Et si la Corée du sud intégrait la Pacific Nations Cup?
Auteur: 
Hinato
Publié le: 30/04/2015


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Le jeune ailier Chang Yong Heung fait partie de cette nouvelle belle génération de joueurs de rugby sud-coréens

Suite à son succès contre Hong Kong en Asia Rugby Championship (33 à 26), la Corée du sud vient de monter à la 22ème place au classement World Rugby. Sa meilleure position au classement mondial, en dépassant au passage la Namibie, qui participera en septembre prochain à la coupe du monde de rugby en Angleterre! Alors une question me vient. Et si la Corée du sudintégrait dans le futur la Pacific Nations Cup? A l'heure où un tournoi des 6 nations américain va voir le jour l'an prochain et où la Géorgie et la Roumanie frappent aux portes d'un futur 8 nations, ne serait-il pas temps de faire bouger les choses en Asie?

Bernard Lapasset, le président de World Rugby, dit que la coupe du monde de rugby de 2019 au Japon va faire passer un cap au rugby sur le continent asiatique. Un argument totalement faux quand on connait l'état actuel du rugby en Asie. Car l'argent est indispensable pour faire développer le rugby sur le continent asiatique. De l'argent qui fait justement gravement défaut. Ainsi, depuis le retrait du sponsor HSBC, les tournois de l'Asia Rugby Championship survivent grâce à l'Asian Rugby Football Union avec un budget total annuel équivalent à celui d'un club moyen de fédérale 1. Certaines sélections nationales ne peuvent même pas participer faute de budget nécessaire dans leur fédération (Mongolie, etc...).

Dans ce contexte continental tendu, la Corée du sud fait face à une situation compliquée. Très peu de licenciés (moins de 3 000), et sur le peu de clubs, le pays a vu la disparition de l'équipe de rugby corporative de Samsung SDI après que l'entreprise sud-coréenne ait annoncé des pertes. Malgré cela, les sud-coréens disposent d'un potentiel clairement non exploité (surtout physique). L'équipe dispose ainsi aujourd'hui d'une belle génération (Jegal BinJang Sung MinKim Nam YungKim Kwangsik,Park Soon Chai) sans oublier de belles révélations cette année (Lee Myung JunChang Yong Heung). Plusieurs joueurs à l'image de son international Jegal Bin (NTT Shining Arcs), évoluent comme joueurs professionnels au Japon.

Historiquement 2ème meilleure sélection nationale de rugby en Asie, la Corée du sud doit évoluer pour enfin atteindre ce top 20 mondial, toujours inaccessible à l'heure aujourd'hui. Mais avec certainement l'une des fédérations les plus conservatrices au monde, le pays va devoir compter sur son ennemi de la région, le Japon. Alors que la Top League japonaise va se voir réformer en profondeur avec l'arrivée de la franchise nippone en Super Rugby, c'est l'occasion rêvée pour voir une équipe professionnelle sud-coréenne intégrer le championnat nippon (1ère ou future 2ème division).

Une intégration à l'image de ce qu'ont connu par exemple les argentins avec les Pampas XV dans la Vodacom Cup sud-africaine pour préparer l'Argentine à intégrer en 2012 le Rugby Championship. Dans le même style, une équipe sud-coréenne en Top League japonaise permettrait à la Corée du sud de progresser et de pouvoir légitimer à intégrer la Pacific Nations Cup et jouer des tests matchs internationaux avec des tournées en Europe par exemple. Car l'un des grands problèmes de cette nation et de toutes les autres nations asiatiques (hormis le Japon évidemment), c'est le faible nombre de rencontres jouées.

La Corée du sud ne participera ainsi cette année qu'à l'Asia Rugby Championship,soit quatre matchs! Bien trop insuffisant pour permettre aux internationaux sud-coréens d'engranger de l'expérience et de progresser quand on sait que la moyenne des rencontres jouées annuellement par les équipes du TOP 20 mondial est bien supérieure à douze. Dans le cadre envisagé où laCorée du sud aurait une équipe professionnelle basée en Top League japonaise, on verrait vite des progrès de la sélection en comptant aussi sur des efforts entrepris par World Rugby pour permettre à l'équipe de pouvoir effectuer des tournées annuelles en novembre en Europe contre des équipes comme le Portugal, la Russie,  l'Espagne ou encore la Belgique.

Plus de matchs joués, plus d'expériences engrangées pour les internationaux sud-coréens. La Corée du sud entamerait alors la dernière étape de sa progression en intégrant une Pacific Nations Cup à 8 nations avec l'arrivée aussi de la Russie. Avec la possible création d'un futur 8 nations en Europe, il serait plus intéressant d'un point de vue sportif pour les russes d'intégrer laPacific Nations Cup avec un tournoi très relevé.

Voir la Russie au passage intégrer un futur Asia Rugby Championship à quatre équipes (avec JaponCorée du sud et Hong Kong) serait aussi très bon pour relever le niveau du tournoi asiatique et permettre à la Corée du sud et Hong Kong de progresser. Dans ce tournoi étendu, on garderait le système actuel de 2 poules en passant de trois à quatre équipes. Pour permettre aux sud-coréens de ne pas prendre trop l'eau pour leur débuts, nous les intègrerions dans la poule hémisphère sud, ce qui nous donnerait le tableau suivant:

 
Pacific Nations Cup à 8 nations
 
Hémisphère Nord Hémisphère sud
Japon Samoa
Canada Fidji
Etats-Unis Tonga
Russie Corée du sud

Avec cette formule, la Corée du sud débuterait en affrontant le Japon, le Canada, les Etats-Unis et la Russie. Un démarrage tout en douceur qui permettrait aux sud-coréens de jouer avec les tests matchs de novembre une douzaine de rencontres annuelles et de progresser ainsi année après année et de pouvoir envisager dans le futur, à l'image de leur voisin japonais, de se qualifier enfin pour la coupe du monde de rugby et régulièrement. Tout ceci n'est que fiction, mais si Bernard Lapasset veut voir le rugby se développer en Asie, cela commencera par la Corée du sud. Car le manque de rivalité compétitive sur le continent asiatique nuit grandement à l'heure actuelle...
 
 



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